L’hygiène et l’assainissement du cadre de vie restent l’un des défis majeurs du développement durable dans les pays en voie de développement. Le Bénin, qui est l’un de ces pays, classe la réalisation de ce défis dans ses Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ( TOBADA, Avril 2018).
Il faut reconnaitre dès lors que, plusieurs Politiques et Stratégies sont élaborées pour garantir un environnement sain, satisfaisant et durable à chaque béninois. Il s’agit entres autres de la Conférence Nationale de 1990 à travers l’article 27 de la constitution béninoise, du Plan d’Action Environnemental (PAE) en 1991, de la Politique Forestière Durable en 1993, du Programme National de Gestion de l’Environnement (PNGE) et du Programme National de Gestion Durable des Ressources Naturelles (PNGDRN) dès 2002 (ASEB, Décembre, 2012).
Malgré ces efforts consentis par l’Etat béninois, on enregistre toujours une forte dégradation des composantes environnementales, accompagné d’une détérioration non négligeable de la santé de populations, liées à des pratiques telles que la désertification, la pollution (dépotoirs de déchets industriels et domestiques), etc. Comme le soutien le rapport ASEB en Santé et Environnement au Bénin, les problèmes environnementaux associés aux mauvaises pratiques d’hygiène sont des causes de l’élévation du taux de mortalité liée à plusieurs pathologies et plus principalement le paludisme (ASEB, Décembre, 2012).
En effet, à peine 4% des ménages se lavent les mains à l’eau et au savon aux moments critiques et seulement 2 ménages sur 1000 évacuent correctement leurs eaux usées dans les zones urbaines, selon le plan national du développement sanitaire 2009-2018 (TAKPARA, 2009-2018). Le taux d’évacuation des ordures est de 17% pour tout le Bénin avec 39% en milieu urbain et 3% en milieu rural.
D’autres causes à l’absence de l’assainissement de base et aux mauvais comportements d’hygiène restent aussi la faiblesse des actions d’éducation, d’information et de conscientisation sur les comportements à risque en matière d’hygiène et du cadre de vie, la faiblesse des ressources disponibles pour le Programme National d’Hygiène et d’Assainissement de Base (PNHAB) et l’incapacité de l’administration (centrale ou communale) à faire respecter le code d’hygiène publique et la réglementation en vigueur sur la pollution environnementale. Tous ces paramètres sont cependant étroitement liés au degré de pauvreté des ménages (TAKPARA, 2009-2018).
Face à une ère où la protection de l’environnement s’avère être une nécessité dans le quotidien de chaque pays et de chaque individu, on assiste à une faible implication des médias et de l’Etat dans les politiques d’Education Relative à l’Environnement (ERE), se manifestant par le faible nombre d’émissions ou de spots publicitaires liées aux questions d’éthique environnementale et socioculturelle. Certes une fraction croissante des populations se rend de plus en plus compte de la nécessité d’agir, mais la plupart ne savent pas comment le faire ou s’ils le savent, beaucoup manifestent scepticisme ou désintérêt (Catherine B., 2003).
Eu égard à tout cela, les populations les plus pauvres ou les moins informés sont les plus exposé aux pathologies. Dans le but d’une conscientisation de ces populations sur la question d’hygiène et d’assainissement du cadre de vie, nous avons jugé intéressant d’impliqué activement les acteurs des couches les plus défavorisées (faible niveau d’information et pauvreté élevé) et les médias à une politique de sensibilisation, d’aménagements environnementaux et de mise en place d’activités génératrices de revenus (AGR) dans les milieux urbains et ruraux.