La république du Bénin à une population d’environ 11.884.127 habitants parmi lesquels les femmes occupent une proportion d’environ 52%, avec un accroissement de plus de 2,7 % par an (INSAE, 2019). Au bénin en général, la femme est avant tout mère, et aussi gestionnaire du foyer et agent économique mais socialement marginalisée.
L’article 26 de la constitution assure à tous l’égalité devant la loi sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion, d’opinion politique ou de position sociale. L’homme et la femme sont égaux en droit. L’Etat protège la famille et particulièrement la mère et l’enfant. Malgré la reconnaissance de l’égalité en droit de l’homme et de la femme, la femme demeure mineure au regard de la loi et inférieure au regard de la tradition. Cet état de choses s’explique par les représentations sociales sur cette dernière concernant son rôle dans la société, d’où la sous-utilisation de son réel potentiel pour la société. Pourtant, beaucoup de femmes se retrouvent comme chefs de ménage, soit du fait de l’absence du mari en raison de travail, soit en raison de sa non-participation à la vie et à l’entretien du ménage. La proportion des femmes chefs de ménage s’élevait à 21,3% en 1992 et est en constante progression. Parmi ces femmes chefs de ménage, on peut déchiffrer 7,4% de célibataires, 44,6% de mariées, 11,1% de divorcées et 36,8% de veuves (SAÏH, 2001). De façon générale, les femmes s’investissent dans de nombreuses activités mais les difficultés auxquelles elles sont confrontées limitent leur potentiel de production aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. Très peu de femmes sont des entrepreneurs.
Nous pensons donc que l’autonomisation de la femme au Bénin doit d’abord passer par la prise de conscience de la femme elle-même, de son importance et du rôle capital qu’elle joue dans la société sur tous les plans. Pour le développement des femmes et la réalisation de leur potentiel économique, il est encore plus important d’admettre ce rôle comme fondamental et de le soutenir. Cela sera à travers des séances de sensibilisation et des ateliers organisés dans ce cadre pour les femmes rurales du nord Bénin. Mais avant tout, il est capital de revoir l’éducation et le renforcement des capacités de la jeune fille scolarisée, femme de demain.
Malgré le droit à l’éducation et à la formation pour tous, reconnu par la Constitution de 1991, le taux de scolarisation des filles reste encore faible. Il a connu le plus bas niveau (35,8%) en 1990, et depuis 1992 où le gouvernement a décidé de supprimer les frais de scolarité pour les filles dans les zones rurales (PNUD, 2013). Malgré tout cela, on constate que beaucoup de filles abandonnent l’école en raison des pressions sociales, culturelles ou économiques.
En effet, le faible taux de scolarisation des filles dans tous les ordres d’enseignement est dû au fait que les filles consacrent en effet parfois 80% plus de temps aux tâches ménagères que les garçons. Elles sont soit utilisées comme aide directement dans les activités productrices de leurs parents, ou placées auprès de familles supposées plus aisées afin d’alléger les charges de survie de leur propre famille. Cette orientation précoce des fillettes vers des secteurs productifs et leur utilisation à des buts économiques se fait au détriment de leur scolarisation (Duncan, B. 1999).
Conscient de cela, il faille donc que nous repensons cet état de chose et qu’on accompagne les filles dans leur scolarisation afin qu’elles deviennent les femmes dynamiques de demain.
Les constats de forte prédominance de la pauvreté parmi les femmes, de la faiblesse des activités génératrices de revenus, du faible pouvoir de décision de la femme et de la précarité des conditions de vie en milieu rural ont conduit le gouvernement à améliorer le cadre juridique et réglementaire (décret sur les microcrédits aux plus pauvre ; loi n°2013-01 du 22 avril 2013 portant code foncier et domanial en république du Bénin). Dans ses interventions s’inscrivant dans la réduction de la pauvreté, le PNUD, a contribué au renforcement de l’autonomisation économique des femmes à travers la mise en œuvre des Projets (PA3D, CAMFP, le PVM et le BPC) visant à promouvoir la qualification de l’emploi des femmes et des personnes vulnérables, de sorte que soit assurée leur autonomisation. L’une des vitrines de ces initiatives est le Centre des Arts et Métiers des Femmes (CAMFP) de Parakou qui forme des filles déscolarisées et jeunes femmes adultes dans les systèmes de production locaux et les accompagne aussi dans la levée de ressources appropriées pour financer leurs projets d’activité.